L’année 2019 de Résif a commencé avec un moment fort, l’atelier “Sismotectonique et aléa sismique de la France métropolitaine” à Montpellier du 14 au 16 janvier, mené dans le cadre de l’Action Transverse Sismicité – Axe Aléa de Résif. 34 participants des principaux organismes membres de Résif ont discuté des données, modèles et processus qui entrent en jeu lors de la définition d’un zonage sismotectonique pour les calculs d’aléa sismique. A l’issue de l’atelier, cinq actions distinctes ont été proposées qui vont contribuer à la vie scientifique de Résif ces deux prochaines années, entre autres une action « failles actives – néotectonique ». Depuis, cette action a été lancée le 4 avril à Paris par une réunion de 34 (encore !) participants pour définir les objectifs détaillés, le fonctionnement et le calendrier sur 2 ans de cette nouvelle action. Dans la suite, une première réunion de la zone « Alpes » aura lieu le 1er juillet à Grenoble.

Les Actions Transverses de Résif sont donc en plein essor, comme également le Système d’Information Résif qui dissémine aujourd’hui 60 To de données et répond positivement à une requête par seconde. Pour stabiliser le SI face à sa forte sollicitation de la part de la communauté sismologique et soutenir la qualité internationale de son travail, un crédit exceptionnel, attribué par le CNRS aux infrastructures de recherche en début d’année, a été accordé au SI de Résif (120 k€). Effectivement, le SI constitue aujourd’hui le cœur des réseaux d’observation de Résif. Toutefois, nous attendons avec inquiétude l’ouverture d’un poste pour le remplacement de la responsable technique du SI, Catherine Pequegnat, qui part à la retraite en 2020 et à qui Résif-SI et Résif tout court, doivent beaucoup.

Le Conseil Scientifique de Résif qui s’est réuni le 3 mai à Paris a également été impressionné par l’énorme travail fourni par le SI mais est aussi inquiet vis-à-vis des challenges imminents présentés en particulier par la quantité de données en augmentation exponentielle et par des méthodes de contrôle qualité adaptées à ces « big data » et qui sont basées sur du machine-learning dont il va falloir tenir compte. Le CS recommande fortement d’assurer la présence de personnel dédié et hautement qualifié pour la dissémination des données Résif.

Les autres points abordés au CS étaient prospectifs : l’état des lieux du projet d’instrumentation de Résif (initialement prévu pour le PIA3 qui n’est toujours pas ouvert) et les possibilités de valorisation des données Résif dans des domaines environnementaux (donc en dehors des aspects tectoniques, structuraux ou d’évaluation d’aléa sismique qui ont été discuté l’année dernière). Notre choix d’orienter notre projet d’instrumentation vers les mesures de fond de mer (avec des volets sismologiques et géodésiques) a été perçu comme prometteur et répondait à la demande du CS de trancher dans la variété de propositions remontées l’année dernière. Toutefois, actuellement ce projet ne s’articule pas autour d’une thématique scientifique clairement identifiée. La recommandation principale est de justifier les développements instrumentaux par des buts (scientifiques ou opérationnels, e.g. des systèmes d’alerte) et des chantiers régionaux spécifiques et bien ciblés. Il y a suffisamment de régions aux enjeux scientifiques importants sur le territoire français, et les Antilles semblent être une cible appropriée en tant que région française au potentiel sismique le plus élevé et pour laquelle les géophysiciens français ont une certaine « responsabilité ».

Concernant les applications environnementales des données Résif, un certain nombre d’approches novatrices impliquant des mesures sismologiques, gravimétriques ou géodésiques ont été présentées. Le CS recommande de commencer par stimuler l’échange d’informations concernant des observations disponibles (probablement encore inconnues dans les domaines scientifiques voisins) et des formats requis, entre les communautés hydrologiques, géodésiques et sismologiques, sous forme d’un workshop multidisciplinaire sur la « géophysique environnementale ».

Un bon nombre de membres de Résif ont dû constater l’arrivée de Véronique Bertrand qui commence à faire vivre l’Axe Transverse « Valorisation et Communication » de Résif. Effectivement, elle a démarré ses activités pour Résif avec une tournée dans une grande partie des observatoires, laboratoires et organismes partenaires, pour établir une enquête auprès des membres de Résif sur les moyens et besoins de communication. Les résultats de ses entretiens avec 89 personnes et de ses 81 retours sur son sondage internet vont bientôt être communiqués.

Pour Anaïs Schneider, membre de l’équipe de rédaction de cette newsletter depuis deux ans, c’est la dernière édition avant de partir d’ISTerre vers des nouveaux horizons. Un grand merci à Anaïs pour son soutien efficace à la communication dans et autour de Résif, pour son enthousiasme et pour sa patience.

Les perspectives pour la suite de l’année 2019 sont l’organisation des journées scientifiques et techniques Résif. Ces journées auront lieu du 12 au 14 novembre et donneront une multitude de nouvelles impulsions à la vie scientifique de Résif, grâce à vos contributions et à votre implication dans Résif. En attendant la finalisation du programme que l’on vous communiquera avant les vacances d’été. Réservez la date !

Andrea Walpersdorf

Lettre d’information Résif n°16 – Juin 2019